La Voie du parfum

La Voie du parfum

Frédérique Bruyas lecture – Adrien Frasse-Sombet violoncelle

Textes de Jean Giono,  Italo Calvino, Patrick Süskind, Jean-Claude Ellena, Chantal Jaquet…
Musique de Jean Sébastien Bach, Thierry Machuel, Danse de Yao et improvisations

Le parfum est un éveil parce qu’il sollicite tous nos sens. Il peut nous renvoyer à des émotions du passé en nous convoquant ici et maintenant. Un voyage dans le temps et l’espace par le corps et l’esprit dont témoigne admirablement le Kodo japonais ou la « Voie du parfum ».
Le célèbre parfumeur Jean-Claude Ellena raconte une des formes que cette cérémonie peut prendre. Après avoir brûlé dix parfums des bois aromatiques précieux, chaque participant écrit un poème pour préciser ce que celui-ci a éveillé en lui. La philosophe Chantal Jaquet à qui j’emprunte cette formule « Écouter les odeurs » lui a consacré un livre dans lequel elle cherche à expliciter l’esthétique propre à cette cérémonie japonaise.
Les auteurs, quant à eux, prêtent au parfum des vertus fantastiques qui exposent ou protègent ceux qui les portent.

Sous les han, l’aristocratie chinoise se servait abondamment de parfums artistement agencés, surtout à l’époque de la chasse impériale. En temps normal, quelques grains d’anis et de l’huile de coings suffisaient, mais quand rhinocéros et tigres surgissaient du noir des forêts ou du brouillard des marécages, quand il fallait se mettre « en frais, nus et sans armes » devant les bêtes féroces, quand les chars de guerre grondaient comme tonnerre, quand les chevaux faisaient tinter leurs clochettes et « bondissaient comme des carpes », quand les étendards claquant dans le vent, quand tigres, léopards, cerfs, sangliers, ours géants, pêle-mêle pourchassés, éclataient en griffes et dents, alors on avait vraiment besoin d’un parfum spécial pour « rappeler l’âme », car il fallait bien se garder de se conduire en boucher.

De certains parfums de Jean Giono
(La Pléiade)

adrien-frasse-sombetAdrien Frasse-Sombet
Violoncelliste virtuose, Adrien Frasse-Sombet a toujours voulu faire partager sa passion du violoncelle et de la musique instrumentale au public le plus large. Après avoir travaillé avec les plus grands violoncellistes, remporté de nombreux concours et donné d’innombrables concerts, il n’a de cesse de transmettre ses émotions musicales avec l’aide de son instrument, conçu en 1710, à Venise, par Matteo Goffriller. Ce jeune violoncelliste veut briser les frontières qui entourent encore le violoncelle, en allant vers le public dans d’autres lieux d’écoute que les salles de concert ou grâce aux nouveaux moyens de communication. Récemment, il s’est rendu en Chine, dans le cadre des rencontres « France – Chine », invité par Pierre Cardin, membre de l’Institut de France. Il a participé aux émissions d’Eve Ruggieri (Antenne 2), Stéphane Bern (France Inter) et Gaëlle Le Gallic (France Musiques).
http://frassesombet.wix.com/frasse-sombet

Durée : 1h